ETAPE N° 1 DATE : 7 mai 2011 TRAJET : Thonon-les-Bains > Genève
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DST : 35 km | MOY : 21,5km/h | ASC : 100m
| DSC : 170m | LAP : 1 | Temps sur la selle : : 1h30 | Temps total : 1h45 | ||
Alt. Arrivée :350m | Heure départ :17h | Heure arrivée :18h45 | Météo : Beau et chaud
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Cette 1ere étape est une étape « pour du beurre » et « sur goudron ». Certes, mon camino est commencé, mais je ne suis pas en Espagne, et ce qui m’entoure n’a rien d’espagnol. Je suis seulement poussé par le souci de ne pas rater mon train de nuit et par une bise favorable qui me semble de bon augure.
J’ai prévu large (risque de crevaison, improbable sur goudron, mais toujours possible) Plus j’avance, plus ma marge de sécurité augmente. Je m’octroie un moment de flânerie sur le quai Gustave Ador ou le jet d’eau crache avec constance ses 500 litres d’eau par seconde ; si je pouvais profiter du centième de sa puissance pour m’aider dans les raidars à 10 pour 100…. !!! , mais remets-toi en selle, t’as un train à prendre !…
La traversée du pont du Mont Blanc se passe sans encombre et, sans me faire insulter, je parviens à faufiler mon gros percheron pansu entre les 3 rangées de voitures qui avancent au pas.
Arrivée à Cornavin, je passe par derrière et ne suis pas le seul à pratiquer cette entrée que je croyais « confidentielle ». Des dizaines pour ne pas dire centaines de vélo occupent toutes les places du garage à vélo pourtant bien dimensionné. Il est vrai qu’à Genève, le vélo est, à la belle saison, bien plus pratique que la bagnole.
Mon gros bourri étant bien trop large pour pouvoir trouver une place réglementaire parmi ses congénères maigrichons, je l’appuie sans vergogne contre une porte vitrée et condamnée de la gare. Après l’avoir verrouillé, il restera sous ma surveillance depuis la terrasse du bistrot ou j’irai savourer un panaché bien mérité.
Le train annoncé, j’apprécie le plan incliné qui permet d’accéder sans encombre aux quais en poussant le vélo. La montée dans le vieux train corail quinquagénaire aux wagons alu s’avère plus problématique et j’apprécie l’ingénieux mécanisme qui permet de décrocher et raccrocher rapidement mes sacoches. Je tire, je pousse, je ripe et je parviens à caser ma monture dans le compartiment relativement spacieux et prévu pour, sorte d’écurie à vélo à laquelle ne manque qu’un râtelier à foin. Il ne me reste plus qu’à passer l’antivol dans les anneaux fixés dans la cloison ; je suis tranquille, il ne tombera pas. La SNCF aurait pu prévoir la même chose dans les TGV. Avant on n’allait pas vite, mais on avait de la place ; aujourd’hui c’est l’inverse …
Me voilà seul dans le compartiment réservé aux cyclistes et jouxtant celui des vélos. Un oreiller et une mini couverture sous blister m’attendent : les punaises, ça ne sera pas pour cette nuit … Il est 20h30, une secousse légère et le train glisse lentement vers Bayonne vers laquelle il va se trainer pendant 14 heures en faisant des détours invraisemblables et en s’arrêtant souvent. Peu importe j’ai toute la nuit devant moi, une couchette, de quoi boire et des bouchons d’oreille : l’Orient Express !! Dire qu’ils veulent supprimer ce train !!