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26 décembre 2011 1 26 /12 /décembre /2011 16:48

 

ETAPE N° 7  DATE Ven 13 mai 2011 TRAJET :           LOGRONO > NAJERA >

 SANTO DOMINGO DE LA CALZADA > CARRASQUEDO

DST :

60 km

MOY :

12,3 km/h

ASC :

900 m

 

DSC :

545 m

LAP :

3

Temps sur la selle :

4h54

Temps total : 

7h57

Altitude

Arrivée

 745 m

Heure départ :

7h15

Heure arrivée :

14h45

Météo : Au début idéal car un peu eu couvert pas trop chaud. Orageux

Mais sans pluie avant l’arrivée

 

 

               

                Le gîte ne servant pas de petit déjeuner, je vais au bistrot du coin ou pour 2 € on me sert le copieux petit-déjeuner « peregrino ». A côté de moi, une machine à sous est occupée par un joueur, tout à coup : jackpot, une averse interminable d’euros crépite dans le bac. Je me retourne m’attendant à le voir déborder, mais aucun des clients accoudés au comptoir ne semble surpris et les conversations continuent comme si de rien n’était.

            Ma montre me fait savoir que tout cela est normal car nous sommes un vendredi 13. Je ne vais pourtant pas tenter ma chance avec une autre machine (car celle-ci a certainement rendu tout ce qu’elle avait). De toute façon, il est temps de se mettre en selle car distance et dénivelé sont au programme et je ne me vois pas aller changer 3 kg d’euros dans une banque à 7h du matin encore moins les charger dans mes sacoches !!. 

Navarrette

            La sortie de ville est assez fastidieuse, puis c’est le parc de la Grajeira et, après un Alto à 360m d’altitude, Navarrette après une bonne piste en descente.

            La piste en terre rouge, doit être  très collante en temps de pluie, mais le ciel est avec moi et je tiens une bonne moyenne malgré un dénivelé positif de 350m entre le départ et l’Alto de San Anton après 22km de chemin.

            Le village de Ventosa qui se trouve à l’écart du camino  invite le pèlerin à faire le détour sous prétexte que l’ancien camino, le vrai, le réal camino y passait ; argument suprême : l’albergue y est équipée de la Wi-Fi !! Par la suite, plusieurs « variantes » toutes plus « real » les unes que les autres offriront leurs alternatives aux pèlerins perplexes.

            Najera est atteinte après une longue descente sur piste gravillonnée ; ville curieuse logée au pied de falaises rouges dans lesquelles nichent des dizaines de cigognes. Je la visite rapidement en compagnie d’une française qui, elle aussi, cherche le local du « selio »(tampon).

 près de Ventosa

            A la sortie de Najera, le camino passe par une sorte de brèche dévoilant d’un coup une vaste plaine qui préfigure la Castille pourtant encore distante de 100 km. Une flèche jaune montre si besoin était que c’est la bonne direction, ce que confirme la boussole sur mon guidon (le ciel très couvert masque le soleil). Ces flèches jaunes très nombreuses, plus ou moins bien tracées, certaines avec d’énormes coulures, sont tout de même bien utiles. Certains « aubergistes » en ont même rajoutées pour détourner à leur profit le flux des pèlerins, quitte à rallonger leur camino.

         

            La sonnette-boussole sur le guidon permet de prévenir les piétons assez tôt pour qu’ils aient le temps de s’écarter mais pas trop tard pour ne pas les effrayer, subtil dosage dans lequel le vent est le principal paramètre !!

            Certains, sourds, (ou faisant preuve de mauvaise volonté) ne bougent pas d’un pouce et  m’obligent à rouler sur le bas-côté ou à frôler le fossé.

             Le pire étant le solitaire perdu dans ses pensées qui comprenant au dernier moment la situation se met à changer de voie à l’instant d’être dépassé.

            Le solitaire-curieux est aussi redoutable car faisant un quart de tour en tournant la tête, il obstrue avec son énorme sac à dos la voie que vous avez choisie pour dépasser !

            J’ai bien ri de voir une pèlerine rentrer la tête dans les épaules et s’immobiliser au-milieu du chemin en attendant le passage du bolide !!

           

           Avec les groupes en discussion, il faut improviser car on peut s’attendre à tout car, soit :

-         Ils n’entendent rien et continuent à obstruer tout le chemin.

-         Ils entendent mais se disent que le type n’a qu’à se débrouiller (ce qui revient au même) ;

-         ils entendent, et plein de bonne volonté s’éparpillent au hasard les uns à droite, les autres à gauche vous obligeant à slalomer.

 

           Si vous ne prévenez pas vous diminuez le risque de changement de trajectoire de dernière seconde mais vous augmentez celui de faire mourir d’un infarctus la personne émotive ou faible du cœur, surprise de voir subitement à côté d’elle l’équipage effrayant que vous formez  sur votre vélo.    

           J’entends encore le cri de terreur « Oh my God !! » d’une anglaise ainsi dépassée et qui n’a pas tout de suite compris que j’étais un être humain … Confus étais-je, mais aussi un peu vexé d’avoir été pris pour un « allien ».

 entre ciruena et Santo Domingo (3)

            Le camino se remet à  monter jusqu’au « Rioja Alta Golf club » de Ciruna. Il s’agit d’un golf aussi grand que récent, abondamment arrosé mais désert. Cela ne m’étonne qu’à moitié vu que nous sommes un vendredi vers 11h du matin. Plus étonnant est de ne voir personne dans le lotissement neuf qui borde le golf et franchement inquiétant de constater que tous les pavillons et petits immeubles sont fermés et qu’aucun véhicule ne parcourt ces larges avenues avec leurs immenses ronds-points. Je suis bien sur le camino comme en témoignent les grandes silhouettes de pèlerins en tôle. La crise serait-elle passée par là ? Tout semble mort et abandonné…

 

             Santo Domingo de la Calzada, le bourg suivant ou je dois faire étape est heureusement bien vivant, un peu trop même, car c’est la fête au village. Impossible d’y garer une voiture. Il faut supporter les klaxons, la fanfare municipale, les pétards, et les cris des gens qui s’interpellent bruyamment ….Les gens du golf seraient-ils tous descendus au bourg ?

                  Après quelques tours et détours sur le vélo ou à côté quand la foule est trop dense, je renonce à trouver une place en auberge.

 Carrasquedo ermitage (1)

     Le « miam-miam-dodo » me signale un hébergement à l’ermitage de Carrasquedo à 8 km. Le temps menace et un tonnerre sans pluie m’accompagne pendant les derniers km sur une petite route vallonnée et mal entretenue.

       Cet ermitage est situé dans une forêt de chênes au milieu d’un grand parc ombragé et aux pelouses parfaitement entretenues. A l’écart du camino, j’y suis le seul pèlerin et pour 21 € j’ai droit à ma chambre dans un monument historique, repas du soir et petit déjeuner compris. Le tapis rouge est dans l’escalier. La patronne parle anglais, ouf !! Elle m’accorde quelques minutes de son temps pour me servir et discuter un peu.

 

      Le soir je comprends que cet ermitage sert aussi de lieu de réception pour les mariages et autres cérémonies. C’est vendredi et les invités arrivent bientôt, je crains de ne pouvoir dormir en paix mais l’épaisseur des murs et ma chambre à l’écart me permettront une nuit paisible.

           

 

 

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