ETAPE N° 2 DATE :Dim. 8 mai 2011 TRAJET : Bayonne > Vallée de la Nive > Ustaritz > D 932 > D 918 > Louhossoa > St Jean-Pied –de- Port
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DST : 65 km | MOY : 17km/h | ASC : 410m
| DSC : 245m | LAP : 2 | Temps sur la selle : 3h52 | Temps total : 5h04 | ||
Altitude Arrivée 200m | Heure départ : 11h | Heure arrivée : 16h | Météo : Beau et chaud
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Ca-y-est « on the road again »Il fait beau, il fait soleil, il fait bon pédaler sur les bords de la Nive parmi les promeneurs du dimanche qu’on prévient d’un coup de sonnette et dont certains vous saluent en voyant la coquille peinte sur la sacoche avant. Les façades blanches et rouges des maisons basques contrastent avec le vert sombre de la Nive et de la végétation. L’ancien chemin de halage est confortablement goudronné et mes pneus crantés y fredonnent un ron-ron de chat repus. La température est idéale et je me dis « profites-en ça ne durera pas jusqu’à St Jean ».
En effet, après 14km, à Ustaritz, il faut prendre la D 818 que je court-circuite aussitôt en prenant le « Pas de Rolland » qui longe la Nive. L’endroit est magnifique et la route étroite interdite aux gros véhicules. Je la connais déjà cette route pour avoir accompagné une amie en cure à Cambo. A l’époque je la parcourais avec mon vélo de route bien plus léger que le VTT chargé. Je crois naïvement ma carte qui m’indique une petite route rejoignant la départementale, mais de petite route, point : J’ai le choix entre prendre un chemin à 3 >>> (montée entre 8 et 12 pour cent) et un demi-tour me ramenant à Itxassou ; J’opte pour la 2eme solution car je suis encore loin du but et je dois ménager mes forces.
C’est toujours un peu rageant de revenir en arrière mais je me rends compte qu’on voit des choses restées inaperçues à l’aller. Le plus étonnant c’est la voie ferrée qui réussit à se faufiler sur la rive opposée entre falaise et torrent. Un réseau serré de fils parallèles déclenche une alarme en cas de chute de pierres sur la voie. Des indépendantistes ont peint sur la falaise un visage surmonté d’une étoile rouge avec ce que j’imagine être un slogan en basque.
Itxassou, enfin, les commerces sont fermés mais la boulangère accepte de me faire un sandwich que je vais engloutir au jardin public avec un couple d’anglais qui m’offre de leur pizza. Je constate avec plaisir que le statut de pèlerin donne droit à certains égards J’ai assez « lambiné » et le vélo m’attend.
Me revoilà sur la grand’route avec sa circulation. J’apprends sur un panneau que St Jean Pied-de-Port se dit en basque « Donibane Garrazi »Pas facile, le Basque !!Et les routes basques non plus : montées, descentes et on recommence, tout cela n’arrange pas la moyenne !! Il fait de plus en plus chaud : les 2 litres d’eau sont bus en cours de route et le casque remplacé par le chapeau.
J’attaque bientôt la longue rampe qui mène à St Jean-Pied-de-Port avant de franchir un porche de grés rouge et de mettre pied à terre pour pousser péniblement le vélo jusqu’à l’accueil des pèlerins en haut du village. Je me présente à l’hospitalière, qui, quand je lui parle de Frida me fait un grand sourire et devient d’un coup plus aimable et plus prolixe. J’ai droit à un lit « du bas » est-ce à cause de mon âge ou grâce à Frida ? Peu importe, je ne dérangerai personne la nuit …
Sur recommandation de l’hospitalière, je vais dîner joyeusement chez Dédé avec des Québequois , « tabarnac !!! »
Le soir Pierre m’apprend le décès de Jeannette, une vieille amie de la famille, et je mets longtemps à m’endormir pensant aux moments de ma jeunesse passés en compagnie de ses enfants dont elle était devenue le point de rencontre et la matriarche.